Normes Audiodécrire le militantisme trans et body positive

Nous sommes 3 étudiant-es qui avons suivi l’atelier du Service Université Culture de
Clermont-Ferrand intitulé Arts Visuels et Audiodescription, proposé et animé par le collectif
ADVOXPROJECT
. Nous avons décidé de monter un projet sur des sujets qui nous
touchent: Le bodypositivisme et le militantisme queer.

Lorsqu’on sort des attentes d’apparence physique, on ressent la pression, la neglection qui
peut venir de n’importe où. Nos collègues ou nos camarades peuvent refuser de nous
prendre en compte en travaillant, les serveurs et les commerçants peuvent ignorer notre
demande en prétendant savoir mieux que nous-mêmes ce qui est bien pour nous, les
personnes qu’on vient de rencontrer peuvent se permettre de nous faire des remarques ou
poser des questions intimes et déplacées. Parfois on ne se sent pas en sécurité même chez
nos proches, si ils essayent de nous changer ou nous culpabiliser pour des choses qui sont
pourtant naturelles.

Le projet ‘Normes’ a pour but de donner la parole aux gens pour parler des difficultés
quotidiennes qu’ils rencontrent face à la société. Nous pensons que chaque personne a sa
propre expérience et sa propre lutte pour la liberté personnelle. Aujourd’hui on a décidé de
projeter les sentiments et les obstacles que rencontrent les femmes et les personnes
transgenre en général face aux normes de genre et de beauté. Nous croyons que l’un des
buts de l’art est de donner aux gens le sentiment qu’ils ne sont pas seuls face au monde.
Mais ce type d’œuvres d’art reposant souvent sur un message visuel, elles sont rarement
accessibles aux personnes en déficience visuelle. C’est pourquoi nous vous présentons
aujourd’hui quelques œuvres sur le sujet en version audiodécrite.


Nous allons commencer cette représentation avec le sujet du body-positivisme en parlant
d’un angle bien particulier de la cause : la lutte contre la grossophobie. En effet, cet axe sera
composé de deux vidéos qui traiteront le cas des personnes grosses, et plus précisément
des femmes grosses. La première montrera à quel point la discrimination envers les
individus « en surpoids », aussi connue sous le terme anglais « fatshaming », peut-être
néfaste, alors que la deuxième mettra ces personnes en valeur, renvoyant alors un message
optimiste vis-à-vis de l’acceptation des corps gros dans la société.
Attention, la première œuvre qui va suivre traite de grossophobie, harcèlement et suicide, ne
vous forcez pas à l’écouter si l’un de ces sujets est trop sensible pour vous.

Weight (1.2) – Court Métrage (audiodescription)

Défilé bodypositive

Ce contraste représente la situation actuelle : si la grossophobie est plus présente que
jamais dans cette société où on force les femmes à avoir le corps parfait pour plaire et où
les femmes « rondes » sont victimes de cyberharcèlement souvent très grave, on a tout de
même récemment eu le plaisir de voir apparaître des femmes plus-size, que ce soit dans la
mode ou dans les séries avec l’exemple très récent du personnage de Kat dans la série à
succès Euphoria (et bien d’autres), qui sont montrées comme belles, fortes (dans les deux
sens du terme), stylées, charismatiques et non plus comme des parias.


Les œuvres suivantes sont de Megi Kobaladze, auteure du projet I am also Beautiful. Elle
est metteus en scène et actrice de cinéma et de théâtre. Elle a 34 ans et elle est née à
Batumi, en Géorgie. La Géorgie est un pays post sovietique et jusqu’à maintenant les rôles
des femmes et des hommes sont établis et encrés. Ca veut dire que il y a certains
comportements et qualités qu’on doit avoir en tant que représentant d’un genre. Pour les
femmes, l’apparence physique est souvent associée avec des valeurs personnelles. C’est à
dire, la femme ne doit être ni trop mince, ni trop grande, elle ne doit pas avoir de poils et elle
doit vivre dans le peur d’etre jugée pour ses imperfections. Ces traitements toxiques sont
présents partout dans le monde, même en France. Avec les réseaux sociaux nos attentes
vis-à-vis de notre propre corps sont plus importantes et la frustration augmente. Pour
changer cet environnement, il faut parler de ce qui est réel et naturel.
“J’avais toujours protesté contre la société qui juge les femmes selon leurs apparences
physiques. Je voulais normaliser le corps humain avec les formes naturelles, les cheveux
corporels et nos imperfections.” – Megi Kobaladze.

Photocollage 1

Photocollage 2

Photocollage 3


Pour finir, nous allons parler d’un sujet un peu différent de ceux abordés par les œuvres
précédentes : celui de la transidentité, soit le vécu des personnes dont le genre ne
correspond pas à celui qui leur a été attribué à la naissance en fonction de leur sexe.
En effet, quand on parle de normes on peut difficilement passer à côté du sujet des normes
de genre. Les attentes, qu’elles soient physiques ou comportementales, sont différentes en
fonction du genre des personnes; cela est dû à des stéréotypes qu’on internalise très tôt.
Les filles sont plus douces, elles doivent prendre soin d’elles davantage que les hommes qui
eux sont plus forts, plus brutes et téméraires. Il n’y a qu’à voir, quand les magasins de jouets
persistent à faire des rayons “pour filles” et “pour garçons”, la différence flagrante que la
société fait entre ces deux genres. Les normes qu’on impose aux gens dès leurs plus jeunes
âges comprennent des standards assez stricts et si il est de plus en plus facile de s’en
détacher avec l’évolution des moeurs, les normes persistent et elles sont particulièrement
difficiles pour les personnes transgenre. Une société qui sépare encore ses magasins – que
ce soit de vêtements ou de jouets pour enfants – par genres n’est clairement pas une société
adaptée aux personnes dont le genre ne correspond pas à celui assigné à la naissance.
La bande dessinée Reconnaitrans de Laurier Richard regroupe des témoignages du
quotidien des personnes transgenre. On y trouve des moments d’euphorie, de découverte,
mais aussi des difficultés liées à un climat de transphobie, reflet d’une société qui rechigne à
lâcher prise sur ses normes de genre que l’existence même des personnes trans bouscule.
Voici donc l’audiodescription de 4 témoignages extraits de Reconnaitrans.
Attention, les œuvres qui suivent traitent de transphobie, ne vous forcez pas à les écouter si
le sujet est trop sensible pour vous.

La vérité

Administration

L’étau

Happy Days

Remerciements aux doubleur-euses qui ont prêté leurs voix pour les audiodescription de
Reconnaitrans : Zoé Coupat, Varian Aster, Camille Protat, Enma, Garance Crispon, Mae
Montagnier, Armand Macheboeuf, Audric Dimier, Marita Gogichaishvili.


Si vous souhaitez nous aider à nous améliorer pour nos projets futurs, prenez 5 minutes
pour répondre à ce petit questionnaire.

Le projet Normes vous a été présenté par 3 élèves de la promotion 2020-2021 de l’atelier Arts Visuels et Audiodescription : Ninon Hervé, Marita Gogishaichvili et Axel Hotier.